Pour un achat d'occasion

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Bonjour,

Les lignes suivantes ont pour but de répondre le plus précisément possible aux motards, jeunes ou vieux qui pensent acheter une moto d’occasion. Avec forcément un accent particulier sur la sécurité, vous êtes sur les pages de la CSR, nom d’un chien! Icon wink

Pourquoi une occasion?

La moto est une affaire de passion, et il est regrettable de commencer par là, mais le budget doit être le premier point à prendre en considération lorsqu’on achète un véhicule. Rien de plus triste que de devoir revendre après quelques mois sa moto parce qu’on avait sous-estimé les frais, avec une grosse perte le plus souvent…
Par obligation ou par calcul, certains se tournent vers l’occasion. Les véhicules subissent une telle décote les premières années qu’on a des exemples de motos de 4 ans à peine, peu roulées, pour moins de 50% de leur valeur à neuf. Le motard patient se fera plaisir en achetant le modèle dont il rêvait en perdant bien moins d’argent que le premier propriétaire. Lorsqu’on a fixé son choix, c’est même un jeu de dégotter la meilleure offre.
Une moto coûte d’autant plus cher que c’est un véhicule qu’on achète sans la carrosserie. Autrement dit, il faudra encore compter dans les Frs.1200.- minimum pour un équipement correct (voir encadré plus bas)

Vous trouverez des occasions soit chez un professionnel, soit auprès d’un particulier. En principe, un professionnel engage sa responsabilité. Il doit également accorder une garantie de 3 mois minimum sur une occasion. Si ce n’est pas le cas, allez voir ailleurs.
Un privé ne vous donnera aucune garantie, et en cas de problème vous n’aurez pratiquement aucune possibilité de recours, à moins de pouvoir prouver que le vendeur connaissait l’état du véhicule et a sciemment menti (bonne chance!). Refusez d’entrer en matière sur une baisse de prix en cas de décision rapide, ne vous mettez pas la pression. Et ajoutez à votre contrat d’assurance une bonne protection juridique.

Une fois en possession de la moto et équipé de pied-en-cap, un gros poste arrive –généralement avec quelques semaines de retard-, à savoir les frais administratifs. Expertise éventuelle, plaques et assurances viennent délester le motard de ses derniers deniers. Le tarif est variable, un quadra raisonnable (routière moyenne cylindrée, en casco partielle) s’en sortira pour 600.- là où le petit jeune qui veut absolument la dernière hyper-sport douillera près de 3000.- (hé oui!)
Et comme si ça ne suffisait pas, la facture suivante arrivera en décembre prochain déjà…

Le motard qui est conscient de son budget ne doit pas avoir honte de se tourner vers l’occasion. Le marché est parfaitement structuré, les sites d’annonces sont nombreux et pour certains très complets. Avec un avoir de 8000.-/9000.- il est préférable de viser le marché des occasions à 6000.-/6500.- maxi, le reste de l’argent va disparaître incroyablement rapidement la première année.
Mais n’ayez crainte, avec un tel budget il est parfaitement possible de s’offrir une belle moto, nous allons voir comment.

Quelle moto pour qui?

La plupart des conseils de ce chapitre sont évidemment valables pour l’achat d’une moto neuve, l’avantage étant que l’on trouve souvent un plus grand choix de modèles en occasion qu’en neuf, et surtout qu’un minimum de recul –quelques années de commercialisation- sont pleines d’enseignements sur la fiabilité de tel ou tel modèle.

Au risque de passer pour un affreux moralisateur, je me permets –à titre personnel, d’autres membres de la CSR peuvent être d’un autre avis- d’énoncer un certain nombre de principes, qui s’ils ne sont pas légalement obligatoires, auraient avantage à être respectés.

Légalement donc, un nouveau motard de moins de 25 ans ose conduire n’importe machine d’une puissance maxi de 25KW/34CV. Un apprenti motard de plus de 25 ans peut par contre postuler pour le permis A illimité, c’est-à-dire qu’il a le droit de conduire une 1000 super-sport de plus de 170 CV. C’est légal certes, mais est-ce bien raisonnable? On peut même se demander si c’est intelligent…
Jusqu’au 31 mars 2003, la loi prévoyait un apprentissage de 2 ans en 125. C’était frustrant pour le jeune motard, mais l’augmentation catastrophique du nombre d’accidents qui suivirent le changement de législation nous a presque fait regretter cette ancienne réglementation.
Parmi les bizarreries de cette loi, s’il faut avoir plus de 25 ans pour accéder à une moto de plus de 25 KW, l’examen pratique doit se dérouler au guidon d’une machine de plus de 37KW/50CV. Un certain nombre de modèles qui développent «légalement» une puissance entre 34 et 50 CV se retrouvent dans une zone grise, puisque s’il faut le «grand» permis pour les conduire, il est impossible de passer l’examen pratique avec… Il n’en reste pas moins qu’il subsiste dans cette frange un bon nombre de modèles d’autant plus intéressants que peu recherchés et sous-évaluées. Une Honda Africa-Twin 750 par exemple est une excellente moto. Mais vous obligera à emprunter une moto plus puissante si vous devez passer l’examen du permis. Chose que vous pouvez éventuellement négocier lors d’un achat chez un professionnel, mais il faut y penser avant…
Celui qui débute après 25 ans devrait avoir la sagesse de commencer avec une puissance raisonnable. 50CV semblent peu comparés aux 170CV d’une supersport, mais c’est la puissance d’une petite voiture. Avec 50CV, les modèles basiques (BWM F650, Honda CB500, Suzuki GS500,…) atteignent les 180 km/h en pointe. Même à 30 ou 40 ans, c’est largement suffisant pour apprendre, c’est même bien assez pour se faire peur et risquer son permis…

Trop de jeunes ou nouveaux motards achètent une moto inadaptée. Trop grande (ou trop petite, mais c’est plus rare), trop lourde, trop puissante. Trop inconfortable, ou avec une position de conduite trop typée.
Pour caricaturer –à peine-, l’apprenti Rossi de 18 ans s’offre une Yamaha R6 neuve. Il s’endettera pour acquérir une machine de Frs. 17000.-, et s’il est raisonnable, il la laissera 2 ans bridée à 34CV. Il découvrira dès ses premiers tours de roues que la position de conduite est extrèmement inconfortable, que le duo est proscrit (exit la petite amie), que la moindre chute à l’arrêt coûte très cher, et enfin qu’il est quasiment impossible de faire le gymkhana de l’examen avec une machine aussi typée pour la course. Quelle erreur a-t-il fait? il n’a pas cerné ses besoins AVANT d’acheter.
Posez-vous les questions de base: qu’est-ce-que je vais faire avec ma moto. Où vais-je rouler (ville, campagne, autoroute, voyages?), pour quel kilométrage annuel?
Comprenez-moi bien: dans l’absolu, la R6 est une machine fantastique, et un jeune a parfaitement le droit de s’offrir l’engin de ses rêves. C’est très valorisant aussi, mais difficilement exploitable ailleurs que sur un circuit.

Si vous avez déjà le permis voiture, le choix le plus évident est de se faire plaisir une année avec une 125. Pas besoin d’examen, un investissement de moins de 2000.- suffira pour une occase increvable, économique et idéale en ville. Vu la limitation de puissance à 11KW, un 4-temps est suffisant, pas besoin de mélanger d’huile et au prix de la synthèse, c’est toujours ça de pris. Hors des localités, la vitesse de croisière (90-95 km/h) ne vous mettra pas en danger, il n’y a que sur autoroute que ce n’est pas l’idéal.
Après quelques mois, vous saurez si vous avez vraiment envie de passer à plus puissant. Vous aurez le choix de revendre votre 125, ou de la garder en plaque interchangeable, c’est tellement pratique et chaque kilomètre avec la petite est payé par l’économie réalisée en ne sortant pas la grande.
Avec l’âge et l’expérience, on en vient à privilégier d’autres atouts que la seule puissance. Avec un petit pare-brise et un top-case, une 125 vous rendra les mêmes services qu’un scooter, tout en vous initiant à moindre coût à la conduite moto.

Soyez prévoyant: en moto, vous êtes peu visible dans le trafic. Gardez vos distances –les voitures freinent mieux que vous!-, roulez de manière défensive –mais pas crispée-, essayez d’anticiper, cherchez le regard de vos «partenaires». De manière plus «statique», pensez aux conséquences d’une simple chute à l’arrêt (terrain glissant, gravillons, béquille qui se replie…). Selon la machine et les protections éventuelles dont elle est équipée, cela peut vous valoir entre 3 minutes d’huile de coude avec un chiffon et du polish, ou 4000.- pour un réservoir, des carters moteur, des flancs de carénage, un guidon, etc…
Bien sûr, un roadster n’est pas très sexy avec des gros pare-carters, mais on s’en félicite à la première chute.
Soyez flexible: un modèle auquel vous n’aviez jamais pensé peut se révéler merveilleusement adapté à vos besoins, la moto de vos rêves désastreuse à l’usage.
Enfin, soyez modestes. La route tue tous les jours, inutile d’en rajouter.

Les modèles conseillés / déconseillés

La bonne moto, c’est d’abord celle qu’on peut se payer. Deuxièmement, il faut se sentir à l’aise. On peut certes régler la position du guidon, la hauteur du sélecteur, de la pédale de frein et parfois de la selle (ou la faire retailler chez un sellier). Mais les possibilités sont restreintes, et il faut oser reconnaître que certaines motos ne sont pas adaptées à sa morphologie.
Puisqu’on a moins de garantie que sur une machine neuve, on va jouer la carte de la sécurité. On se concentrera sur les modèles à la fiabilité reconnue, on évitera les modèles trop exotiques et ceux qui ont mauvaise réputation.

Le progrès technologique a ses raisons. Freins à disques, refroidissement liquide, moteur à 4-temps, circuits électriques en 12 Volts sont désormais la norme et gages de fiabilité. Toutes les innovations ne sont cependant pas indispensables, on se méfiera des gadgets ou des inventions trop récentes, potentielles sources de soucis. Le passage à l’alimentation par injection ne s’est pas fait sans problèmes sur certaines machines, on privilégiera par exemple la dernière version de la TDM à carbus plutôt que la 1ère à injection, trop caractérielle et mal-maîtrisée. L’ABS par contre est à recommander, à plus forte raison si vous devez passer votre permis avec cette machine (freinage d’urgence). D’autant que son surcoût à l’achat se retrouvera toujours à la revente, ce n’est pas un accessoire qui perdrait de la valeur.
Les anciens modèles fabriqués au Japon avaient souvent une bien meilleure finition que leurs successeurs assemblés en Thaïlande, en Espagne ou au Brésil. La mondialisation n’a pas eu que des effets positifs.

BMW et Honda sont parmi les marques les plus fiables. Certains moteurs Kawasaki ont également une très bonne réputation (ZX9R), mais demandent un contrôle plus régulier du niveau d’huile. Soyez conscients de vos lacunes techniques et distancez-vous des machines qui demandent un entretien trop poussé en regard de vos connaissances.

Informez-vous. Les revues spécialisées (Moto Mag, Moto Revue, Moto journal…) sortent régulièrement des numéros «spécial occasion». Tout n’y est pas mais vous y trouverez les tares les plus importantes, les modèles à éviter, ceux qui sont conseillés, bref, ça vous donnera une bonne base.
Votre concessionnaire est une autre bonne source d’informations. Evitez cependant de lui téléphoner 3 fois par jour pour lui demander si telle moto est bien, ou si le modèle suivant est mieux. Déplacez-vous, intéressez-vous à son parc d’occasions, comparez les occasions de sa marque avec celles des autres marques s’il en a. Comparez ensuite les prix des occasions équivalentes sur internet.
Interrogez les motards dans les fora sur internet, cherchez les clubs qui réunissent le même modèle.
Vous êtes à 100% sûr de votre choix? Offrez-vous une semaine de réflexion et profitez en pour commander la «RMT» (revue moto technique) de votre future machine.
Lorsque vous êtes bien avancé dans vos recherches, munissez-vous au minimum d’une check-list (exemple celle du TCS: http://www.tcs.ch/fr/auto-mobilite/marche-auto/conseils-pour-achat/moto.php ) et/ou faites vous accompagner par une personne compétente.

Les points à vérifier

Si acheter une occasion expertisée du jour est un plus, ce n’est en aucun cas une garantie que cette machine est sûre et apte à la conduite. Et comme pour les expertises, une check-list aussi complète soit-elle comporte certaines lacunes. Si celle du TCS est une bonne base, l’acheteur fera bien de la compléter avec les points suivants.

Pneus: contrôler leur profil est une bonne chose. Mais il est tout aussi important de vérifier la pression de gonflage. Même à l’occasion d’un bref essai routier, il vaut mieux perdre 3 minutes que la vie. Chaque pneumatique porte sur ses côtés un numéro DOT à 4 chiffres. Ce sont simplement la semaine et l’année de fabrication. 4904 pour décembre 2004 par exemple. Des pneus de plus de 3 ans sont à éviter. Si une machine a été exposée à l’extérieur, les UV peuvent rendre un pneu dangereux en 2 ans à peine. Partez du principe qu’il faudra négocier leur remplacement.
Dans les années 80 et jusqu’en 1999 pour certains modèles, on trouve des roues avant de 16 pouces. Problème: ce n’est plus à la mode et on a bien des difficultés à se procurer un pneu à l’heure actuelle. Il faudra commander le suivant longtemps à l’avance et le choix est réduit. A éviter donc, sauf coup-de-foudre irrépressible pour un modèle.

Si votre budget vous oriente sur des machines de plus de 50.000 km, on s’intéressera à l’épaisseur des disques de frein. Ce sont des pièces d’usure qui ne sont couvertes par aucune garantie, changer une paire de disques n’est pas donné. La RMT et un pied à coulisse peuvent vous faire économiser 600.-
Des durit de frein de 10-12 ans sont à changer. Si votre mécano vous propose des durit tressées «aviation» plus ou moins au prix du neuf, suivez son conseil (mais exigez la fiche d’homologation, vous en aurez besoin pour la prochaine expertise). Au contraire de l’huile moteur, le liquide de frein ne doit jamais être complété, un niveau trop bas indique le plus souvent une usure des plaquettes.
Un amortisseur arrière tient rarement plus de 50.000 km, regardez s’il a été changé et renseignez-vous sur son prix.

Un kit-chaîne sera en fin-de-vie à 35.000 km au plus, certains salopiots le matraquent en 20.000 bornes à peine. Penser que la transmission est un tout, on change chaîne ET pignons même s’ils semblent en bon état.

Contrôler les connections électriques, c’est bien, mais les fonctions de base (phares, clignos, klaxons,…) fonctionnent-elles encore avec le guidon en butée, à droite ET à gauche? On peut avoir des surprises…

Il est indispensable d’obtenir le carnet de service de la machine que l’on convoite, et c’est encore mieux si l’on a les factures d’entretien. Quand doit avoir lieu le prochain service et combien va-t-il coûter?
Vérifiez les indications portées sur la carte grise, y compris le numéro du châssis: certains ont eu des surprises. L’âge des véhicules en Suisse est celle de la première immatriculation. Il est fréquent qu’une moto soit 2 ou 3 ans plus vieille que cette indication. La RMT, décidemment indispensable, vous indiquera quels numéros de cadre et de moteur (ou quelles couleurs) correspondent à quelle année de fabrication. Méfiez-vous, c’était peut-être un véhicule de courtoisie du garage, ou profitez en pour négocier une réduction de prix.
Dans la mesure du possible, discutez avec l’ancien propriétaire. Laissez le parler, de ses balades, de sa façon de conduire, une personne peu soigneuse ou trop fougueuse se trahira d’elle-même.

Visez les modèles répandus. Une longue carrière de commercialisation est plutôt bon signe et gage de facilité à se procurer des pièces de rechange. Acheter un gros mono refroidi par air (grosses contraintes mécaniques) est un mauvais calcul, acheter une moto de plus de 12 ans également si on veut pouvoir trouver des pièces de rechange (compter à partir de la date de fin de commercialisation du modèle). Certains modèles (comme la NTV) ont ensuite évolué (Deauville), ou on été commercialisé très longtemps (Pan-Euro ST1100 de 1990 à 2002), c’est la garantie de disposer de toutes les pièces moteur pendant de longues années.

Evitez les trop gros kilométrages, mais aussi les machines qui ont trop peu ou pas assez souvent roulé. Les différents joints, membranes etc peuvent avoir séché, les carburateurs être bouchés par les résidus d’essence, etc. Une machine mal hivernée -sans faire le plein- verra l'intérieur du réservoir s'oxyder sur toute sa surface. Cette rouille peut devenir perforante -bonjour les fuites!-, ou boucher les filtres à essence et/ou gicleurs. Un petit coup de lampe-de-poche par la trappe de remplissage vous renseignera.
Privilégiez une machine 100% d’origine à des montages certes jolis (pots adaptables, petits clignos, peinture spéciale,…) mais pas forcément fiables. Pensez aux prochaines expertises et à la revente.

Reste pour les moins de 25 ans, le problème de la puissance. Vous achetez une occasion de moins de 25KW, expertisée du jour et garantie, et vous pouvez sans le savoir vous retrouver dans l’illégalité, il suffit que cette moto –comme la majorité d’entre elles- ait été débridée au premier service. Et vous êtes non seulement amendable par défaut de permis, mais surtout votre assurance pourra se retourner contre vous en cas d’accident.
On peut ergoter longtemps et trouver scandaleux que les SAN n’aient pas de banc de puissance pour contrôler au moins ce point, mais il vaut mieux prévenir et s’assurer que les points de bridage n’ont pas sauté.

Ne devenez pas parano, personne ne peut TOUT contrôler. Objectivement, je n’ai jamais pu ou voulu effectuer que la moitié des contrôles que je préconise ici. Mais il faut être conscient qu’au moindre problème, vous n’aurez aucun recours et serez seul responsable.

Les avantages et inconvénients d’un achat en occasion

Avantages:
-Le prix d’achat évidemment
-Vaste choix des modèles
-Plutôt payer cash une occasion qu’une moto neuve en leasing
-Economies sur l’assurance (une casco complète n’est pas obligatoire)
-Moins de risques de vol

Inconvénients:
-Pas de garanties sauf 3 à 6 mois lors d’un achat chez un professionnel (à négocier)
-Budget d’entretien courant parfois plus élevé (pièces d’usure comme disque de freins ou kit-chaîne)
-Ce n’est pas le dernier modèle
-Difficultés à se procurer des pièces de rechanges, selon l’âge et/ou la marque
-Historique pas toujours connu
-Expertises plus fréquentes (4-3-2-2-2-2-…)

En résumé

Gardez toujours une petite marge financière, faites des réserves pour les inévitables frais à venir.

Inspirez-vous des chevaliers qui après chaque chevauchée s’occupaient d’abord de leur monture. Surtout qu’il faut peu de chose: prévoir un grand chiffon, de l’eau, quelques produits d’entretien, de la patience et un peu d’huile de coude. Entretenez votre moto, elle vous le rendra au centuple. Il n’y a qu’en se penchant sur sa moto qu’on détectera à temps la visserie en train de lâcher, un boulon qui manque ou un début de fuite.

L’aspect sécurité

Les nouveaux motards vont certes devoir faire 8 à 12 heures de cours, dont un peu de «sensibilisation». C’est obligatoire, payant, et de ce fait le motard lambda trouve souvent ça particulièrement ennuyeux. Il s’empressera donc d’oublier ces enseignements. Corolaire, ces cours, surtout sur les jeunes, ont une efficacité toute relative.
Les quelques données ci-dessous ne sont que des chiffres. Mais ils représentent des drames. C’est souvent par ignorance qu’un accident se produit. Ne soyez pas ignorants, ayez le courage de les lire et d’en tirer un enseignement pour votre conduite.

29% des 40.000 para- et tétraplégiques de France sont des motards.

Vous pouvez vous acheter le meilleur casque à plus de Frs.1000.-, testé en laboratoire et homologué CE, cela ne vous donne une chance de survivre à un choc contre un obstacle fixe qu’à la vitesse officielle d’homologation, soit… 27 km/h!!! Au-delà, même si le casque peut parfois résister à certains chocs ponctuellement plus importants, c’est le cerveau qui s’écrasera contre les parois internes de la boîte crânienne, causant des lésions irréversibles.

Faites des cours. Certains assureurs y sont sensibles et accordent des réductions sur leurs primes. Renseignez-vous auprès de votre assurance.

Allez sur circuit. C’est cher, il faut aller à l’étranger (France, Allemagne, Italie…), mais c’est bien moins risqué que la route pour se défouler.

Passager : soyez conséquent et n’acceptez de passager que s’il est aussi bien équipé que vous.

Encadré équipement

Un bon casque –obligatoirement neuf!- se trouve à partir de Frs.200.-, les hauts-de-gamme montent à Frs.800.-
Comptez entre Frs.200.- et 300.- pour des chaussures adaptées –bottes de préférence-, renforcées et étanches si possible.
Un jeans en cuir –sans couture sur le genou SVP- offre un minimum de sécurité et un aspect «civil» pour 200.- environ, mais un pantalon cuir sérieux avec toutes ses protections coûtera le double voire le triple.
La veste fait l’objet d’un choix personnel. Ceux qui roulent toute l’année préfèreront investir 600.- dans une veste textile étanche et se satisferont d’un sur-pantalon pour la pluie (100.-). Ceux qui préfèrent l’incomparable protection du cuir s’en sortiront aussi bien avec 400.- à 500.- pour la veste, à coupler avec une combinaison pluie ou un ensemble sur-veste et sur-pantalon (100.- à 200.-). Cuir ou textile, la majorité des blousons sont livrés avec des dorsales symboliques, il faudra ajouter de 70.- à 200.- pour la sauvegarde de ses vertèbres.
Et ce n’est pas fini. Les premiers gants bas-de-gamme (70.-) devront rapidement être épaulés par une paire étanche (150.-), voire une troisième plus chaude pour l’hiver (120.-). Etc, c’est hélas sans limite et ceux qui pensent investir tout leur avoir pour le seul achat de la moto font non seulement un bien mauvais calcul mais surtout prennent de gros risques..

Ceux qui doivent passer un examen pratique devront de toute façon porter un équipement adapté, (renseignez-vous auprès de votre moniteur de moto-école pour savoir ce qui est toléré dans votre canton), et il n’y a pas de miracle: les équipements bas-de-gamme sont moins chers, mais risquent de durer moins longtemps.
Et même si vous n’avez pas d’examen à passer, protégez-vous. Un simple jeans, des baskets, une veste en toile ou des gants de ski n’offrent AUCUNE protection. A la moindre glissade, les conséquences peuvent être d’autant plus catastrophiques qu’il aurait suffit d’un investissement minimum pour éviter bien des douleurs.

Alors pensez-y AVANT de vous retrouvez à poil sur une superbe moto. Renseignez-vous, les magasins spécialisés ont souvent des modèles dégriffés ou des remises en fin de saison, parfois des foires au printemps, ou un rayon avec des occasions. Celui qui cherche peut réaliser de bonnes affaires.
Après tout, le principal n’est-il pas de rouler et de se faire plaisir? Sans se faire arnaquer si possible… Icon wink

Quelques liens :

Les annonces:
http://www.commerce-moto.ch
http://www.anibis.ch
http://www.ricardo.ch

Les cours:
http://www.tcs.ch/main/fr/home/kurse.html
http://www.veltheim.com
http://www.cornu-moto.ch/f/

RMT: http://www.etai.fr/f_boutique/recherche_numero.asp?revue_id=39

EDIT: 8.5.2012, corrigé le lien de la checklist du TCS. Icon wink

Super. Utile. Bien écrit. La classe quoi !

super post, bravo pour la synthèse des éléments les plus importants.

je rajouterai juste quelques sites d'occasions motos:

http://www.petitesannonces.ch
http://www.moto-occase.ch
http://www.motoscout24.ch
http://www.ebay.ch

Merci bien Jef Smiliz Kingz PDT  02

super ! Smiley  540 des nouveaux sites ! merci Icon wink

"Pampers" wrote:

Merci, j'y retrouve même ma ptite Africa Icon wink Même si elle dans une situation peu confortable Icon confused

On ajouterai sur les machines agées et souvent hivernées :

- le reservoir d'essence (rouille?) une lampe torche suffit
- la batterie et système de charge (avec un multimètre)

Allez je chipote, mais se sont 2 choses qui m'ont été utiles.
Le Vmax avait le reservoir rouillé donc le filtre à essence encrassé etc etc,
La VTR250 avait le régulateur de foutu donc le système de charge inopérant.

Bien vu, merci Simon! J'ai donc rajouté le truc du réservoir (qui c'est qui te l'a appris???) C'est le problème quand on fait un grand texte, on oublie des choses... ou on en efface de trop dans la phase de mise-au-net et d'élagage. De toute façon, je considère que ces lignes doivent pouvoir évoluer, et toute contribution est bonne à prendre.
Pour le contrôle du circuit électrique, on verra plus tard. Je suis plutôt partisan de la méthode qui consiste à mettre le moteur en marche au ralenti et d'enclencher le grand phare. Normalement, au ralenti, la lumière est instable, mais si on met des gaz, l'intensité lumineuse doit augmenter et la lumière se stabiliser(?)
Ce n'est pas parfait ni très précis, mais faute de multimètre on peut toujours essayer cette méthode...

Amitiés,
A+,
le Jef-qui-mine-de-rien-a-bossé-quelques-heures-pour-vous-pondre-tout-ça!!! Icon wink

Chez les cons, les pires c'est les vieux! Tu peux pas lutter contre l'expérience!

Super Jef !!
mais tu as oublié un lien important concernant la sécurité et la conduite :
http://www.swissmoto.ch

Voilà voilà...
IMAGE(<a href="http://coaching.swissmoto.ch/coaching_web/fr/images/swissmoto_coach.jpg" rel="nofollow">http://coaching.swissmoto.ch/coaching_web/fr/images/swissmoto_coach.jpg</a>)

très utile merci

Top speed 290 km/h Faces of Death

Ou comment utiliser un forum de manière optimale. Bravo Icon exclaim

IMAGE(<a href="http://www.kaf.ch/dc/images/Divers/FZ1-forum.jpg" rel="nofollow">http://www.kaf.ch/dc/images/Divers/FZ1-forum.jpg</a>)

Bravo, bien résumé.

Spoiler: Highlight to view
Le gymkana en R6, ça passe très bien Icon mrgreen

Merci pour toutes ces bonnes infos

Superbe topic, très très belle intitiative ! (même si j'ai effectué exactement tout l'inverse de ce qui est conseillé pour le choix de la moto... à part le fait de choisir Honda. Icon mrgreen Mais je ne regrette rien, si ce n'est une chose, je me vois pas passer l'examen avec...)

Mais j'ai eu un énooooorme coup de coeur, qui me fait mettre le coté tout les désagréments de cette moto au quotidien, qui pour quelqu'un qui n'est pas passionné par ce modèle en particulier, peuvent s'avérer extrêmement rébarbatifs et lassants.

J'ai donc eu du bol, et ça conforte d'autant plus les conseils de beachcomber, qui sont très très judicieux !

Encore bravo ! Icon wink

Qui fait le malin, tombe dans le ravin...

Topic bien écrit et complet à une exception près Icon eek

Garantie :

Demandez toujours une garantie moto d'une année et 10'000 km auprès de votre garage moto Icon question

Il y a des compagnies qui assurent ce risque et c'est à peine 300 balles par année, cela vaut plus que la peine de rouler avec sa moto d'occase
en étant serein comme avec une neuve Icon cool

Exemple : http://www.quality1.ch/fr/sur-quality1/history?highlight=Moto

Suite a une expérience récente dont j'ai entendu parler, j'ai modifié le point suivant:

...Vérifiez les indications portées sur la carte grise, y compris le numéro du châssis: certains ont eu des surprises.

On pourrait vous raconter des histoires de marchands qui se font livrer des motos d'occasion de la mauvaise couleur et qui ne contrôlent pas les numéros de cadre. Des histoires d'experts du SAN qui expertisent une moto, qui modifient la couleur sur la carte grise -l'a été sûrement repeinte...-, qui ne contrôlent que les 6 premiers chiffres du numéro de cadre, et qui ne voient pas que les 9 derniers sont faux. Des histoires de flics qui refusent de localiser une moto, parce que manifestement si les cartes grises ont été échangées, il y a quelque part un brave motard qui roule sans le savoir avec une moto expertisée, mais qui a le mauvais numéro de cadre sur sa carte grise. Des histoires d'assureurs qui ne comprennent pas pourquoi après une semaine il faut une nouvelle attestation d'assurance pour la même moto, oui mais avec un autre numéro de cadre. Des histoires de lettre d'excuse du SAN pour les quelques désagréments... Icon eek

Amitiés,
A+,
le Jef-mais-bon,-personne-n'y-croirait..... Icon wink

Chez les cons, les pires c'est les vieux! Tu peux pas lutter contre l'expérience!